Internet et les métavers : l’Afrique est-elle prête ?
Le 28 octobre 2021, le milliardaire américain et DG de la société Meta à qui appartient les réseaux sociaux Facebook, WhatsApp et Instagram, Mark Zuckerberg, ont annoncé au monde un projet révolutionnaire pour l’internet ; le métavers !
C’est un projet qui remplacera soit révolutionnera l’usage actuel de l’internet d’ici 10 ans et dont le monde sera entièrement virtuel et les interactions ainsi que les espaces seront partagés comme dans la vraie vie, mais à partir du système 3D. Et dans cette nouvelle façon d’utiliser internet, les internautes auront la seule option d’interagir par des représentations personnalisées des logiciels comme dans les jeux vidéo appelés des « avatars ».
Une vision difficile à digérer en termes d’enjeux, surtout pour un continent comme l’Afrique où sur 1 milliard d’habitants, seule 46% sont connectées à internet, soit 453,2 millions d’africains dont la moitié s’avère être des utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux. Une inégalité qui est principalement due au faible développement numérique qu’enregistre certaines zones reculées du continent ; Précisément dans quelques provinces des pays où on trouve encore, dans certaines localités, une faible utilisation des matériels High-tech comme le Smartphone et l’ordinateur.
Ce qui placerait encore l’Afrique au bas des classements mondiaux en matière de développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et de l’exploitation de leur potentiel.
En terme économique, l’usage du métavers a de quoi faire des frissons aux africains, car l’on suppose que qui dit celui-ci, dit se doit mettre dans un cadre qui nous permet d’évoluer dans un monde virtuel et d’en vivre des multiples expériences. Ceci fait allusion au casque de réalité virtuelle et une personnalisation de son avatar. De ce fait, cela implique se procurer des terrains virtuels, des vêtements virtuels, des biens non fongibles, etc.
D’où on en déduit que les expériences qui nous seront partagées par les métavers supposent d’être aucunement gratuites, car les visions de celui-ci, c’est de proposer : une transformation de l’aspect multidimensionnel du jeu vidéo, facilite le passage des médias sociaux en médias virtuels et révolutionner l’univers de la télévision en offrant une alternative de divertissement numérique. C’est pour cela que plusieurs entreprises sautent déjà dans l’aventure du métavers, parce qu’elle leur offre les possibilités d’une nouvelle économie.
Casque de réalité virtuelle
À ce jour, le marché mondial des casques de réalité virtuelle est présenté à 21,9 milliards de dollars (contenu et accessoires confondus) avec une livraison mondiale quittant de 2 millions en 2016 pour 11 millions en 2021. Cette vitesse de croissance est due à une forte adoption accélérée des casques de réalité virtuelle durant l’année 2020 et 2021.
Et cette année, une forte croissance est attendue par les experts à cause des lancements des nouveaux produits de Meta (ex Facebook), Sony et surtout d’ Apple qui, pour cette année, annonce l’arrivée probable de ses lunettes de réalité augmentée (AR pour réalité augmentée) baptisées Apple Glass. Un produit très attendu par les fans de la marque à la pomme ! ( www.usinenouvelle.com )
A noter que le casque de réalité virtuelle le plus vendu en 2021 est Oculus quest 2, une marque de la société Meta, qui laisse croire que l’entreprise préparerait spécifiquement l’ère du métavers en accroissant la vente de ses produits.
Cependant, si ces derniers sont des plus en plus vendus dans le monde, son usage n’est pas si familier en Afrique, car les secteurs de divertissement en jeu vidéo y sont encore sous-développés, et ces derniers coûtent trop cher. En Afrique, le prix d’un casque Oculus quest 2 (rebaptisé Meta quest 2 suite au changement du nom de l’ex Facebook en Meta) est révélé à près de 300.000 CFA, soit 458 euros. Une somme assez énorme pour les pays africains en général qui depuis près d’une cinquantaine d’années, les économies subissent de fortes instabilités et enregistrent des améliorations faibles ; notamment par les pertes de valeur des monnaies locales face aux monnaies extérieures, entraînant la hausse des prix généraux et durables dans les marchés locaux en rendant faible le pouvoir d’achat et difficile les conditions de vie.
La personnalisation de son avatar
Une personnalisation de son avatar dans le métavers consiste à rendre propre un personnage informatique en vue de nous représenter numériquement ! Pour Meta, celle-ci est censée rendre plus passionnée et plus extensive notre exploration des réseaux sociaux tout en nous permettant de vivre d’une manière un peu plus particulière l’expérience du net.
Cette technique est-elle nouvelle ? Non, puisque dans les jeux vidéo comme Fortnite et autres, on trouve des personnalisations d’avatars appelés des skins ; qui permettent aux joueurs de se doter des différents personnages comics afin de profiter au maximum de leur expérience.
Cependant, selon le contexte où le métavers s’emploie après la vision de l’entreprise Meta, il ne s’agit pas seulement de se doter d’un avatar. Il s’agit aussi de se construire une vie virtuelle relative à la vie de tous les jours. Donc, on suppose que dans le métavers, on pourrait avoir des maisons où vivre, entretenir des relations amoureuses, aller aux supermarchés et des centres commerciaux et bien d’autres choses. Le tout, c’est dans le but de repousser les limites de l’internet en offrant désormais une nouvelle expérience plus passionnante et large aux internautes, comme le suppose la société Meta. Ceci laisse place à une question percutante : s’offrir cette vie dans le métavers sera-t-il gratuit ?
La réponse à cette question semble encore incertaine, puisque la société porteuse du projet n’en a pas dit plus sur ce sujet. Néanmoins, sur la base de l’image et de l’élan que ça reflète, on suppose que si le métavers devrait suivre copieusement les mêmes aspects des jeux vidéo utilisant des systèmes de personnalisation d’avatars pour offrir une vie pareille à la vie de tous les jours, dans ce cas rien n’y sera gratuit !
Ceci part du simple constat que depuis près d’une décennie, on remarque que dans certains jeux vidéo, pour une expérience plus prolongée dans certains niveaux ; quelques outils deviennent payants. Sinon, on n’est pas en mesure de jouir au maximum du nouveau niveau produit. Actuellement, même dans la plupart des jeux virtuels, la condition est simple, pas d’accès à la prochaine étape sans paiement ! On le constate aussi plus dans les jeux pour téléphones portables, tablettes et ordinateurs. De quoi encore faire froid dans le dos des millions d’internautes africains…
Car on suppose que si l’on devra faire usage des avatars comme des skins dans Fortnite, il nous faudra beaucoup dépenser pour le simple fait de nous connecter à internet puisque le prix d’un skin peut coûter jusqu’à 20 $. Et que dire des autres accessoires numériques qui vont avec ! En tout, l’idée de l’apparition du métavers n’est pas vraiment de quoi à exciter vivement les africains comme les populations de quelque autres continents ; notamment suite à son allure financière qui n’a pas vraiment de quoi mettre l’eau à la bouche des consommateurs, précisément ceux des pays sous-développés ou en voie de développement. Cependant, l’opinion publique s’abstient encore d’émettre un quelconque jugement quant à ce, puisque ceci n’est avant-tout qu’un projet qui pourra voir les jours d’ici 10 ans, soit entre l’horizon 2030/ 2031. Qui sait si, durant cette période de transition,
Internet et les métavers : l’Afrique est-elle prête ?